Carême 2017 : Méditation 4ème dimanche de Carême, par Marcel, diacre accompagnateur
Evangile de Jean chapitre 9 versets 1 à 41 (Jn 9,1-41)
Pour les catéchumènes qui vont être baptisés à Pâques, c’est l’étape de l’Illumination, dans le triptyque des scrutins (du latin scrutarium : élection, admission) qui ont lieu les 3e, 4e et 5e dimanches de Carême. Il s’agit de se laisser scruter (du latin scrutari : examiner (regarder en profondeur) par Dieu.
C’est dire que rien de ce qui nous concerne ne lui est étranger, même ce qui est dissimulé au plus profond de nos ténèbres.
Il faut donc accepter de se laisser illuminer par le Christ pour renaître à une Vie Nouvelle. Et le passage qui y conduit c’est le baptême dans le Christ.
En ce dimanche de l’aveugle-né, l’Evangile nous montre bien cette démarche de la foi qu’est l’illumination. Nous voyons la progression de ce processus dans le dialogue qui s’instaure entre Jésus, l’aveugle et les différents intervenants.
Jésus n'intervient qu'au début et à la fin du récit. Entre les deux, il laisse les protagonistes s'exprimer et se prononcer librement.
Il mélange sa salive à la terre pour obtenir de la boue. C’est un rappel de la Création d’Adam pétri de la terre, dans la Première Alliance, et tout revêtu de lumière (Genèse 2) et puis il l’envoie « se laver à la piscine de Siloë » (Jean 9,6). Mais ce n’est pas l’eau qui lui ouvre les yeux, c’est le commandement du Seigneur qui accomplit tout. Comme ce n’est pas l’eau du baptême, mais les paroles que le prêtre ou le diacre prononcent sur elle, au nom du Christ, qui purifient.
Nous voyons que cet homme touché, guéri par Jésus, progresse non seulement dans sa foi, mais aussi dans le regard qu’il porte sur Lui et la découverte de son identité qui se révèle peu à peu : « L’homme qu’on appelle Jésus » (…) ; « C’est un prophète » (…) ; « Si cet homme ne venait pas de Dieu (…) ; « Il le reconnaît comme le fils de l’homme » (…) et au final : « Je crois, Seigneur… » (Jean 9,1-41) et il se prosterne.
Pourtant nous sommes tentés d’avoir pleins de voix qui nous donnent des avis différents sur le Seigneur. Comme les personnages de cet Evangile : comme les gens, qui entourent l’aveugle, pleins d’incrédulités. Comme ses parents qui ont peur et qui n’ose pas se déclarer pour le Seigneur, intérieurement ou au milieu des autres. Et enfin comme les Pharisiens qui s’aveuglent parce qu’ils croient voir grâce à la lumière de la Loi… Loi qui les maintient dans la suffisance de leur savoir et les empêche de voir la Lumière de Dieu.
Alors là nous sommes aveugles … et notre péché demeure, nous dit Jésus, car c’est un péché contre « la lumière » (Marc 3,28-30) parce que nous souffrons souvent de cécité du cœur.
Et puis il y a l’attitude de l’aveugle-né qui se montre disponible, qui « voit » le Fils de l’homme, qui se compromet pour Lui, qui se laisse « toucher » par Lui, alors qu’il n’avait rien demandé au demeurant. Et qui va se laver à la piscine de Siloë sur une simple parole de Jésus … même si cet acte semble ridicule pour guérir sa cécité, il l’écoute et se laisse transformer, façonner, par le Seigneur. Il reçoit la lumière de la foi et se prosterne devant Lui.
On peut alors s’interroger : Que faisons-nous de la parole que nous entendons ? Quel parti en tirons-nous pour notre existence ? Que faisons-nous de notre baptême ou qu’en ferons-nous une fois baptisés ? Y voyons-nous plus clair ?
Et n’oublions pas qu’il n’y a pas de pire aveugle que celui qui refuse de voir …
Merci Marcel. Oui effectivement on peut s'interroger, d'ailleurs Jésus nous y invite activement... Avec l'aide de l'Esprit Saint, utiliser les dons que nous recevons par les sacrements, cheminer dans les pas du Christ, aller vers la lumière, se mettre dans la lumière... et voir mieux, voir Dieu, voir les autres, se voir soi-même.
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